La Révolution est en marche !
C’est une ville que je connais bien avec des quartiers de Lille, de Vilnius et de mon village du Puy de Dôme. Je vais dans un magasin de CD d’occasion et je rencontre le nouveau sysadmin (administrateur système – NDLR) de ma boite : c’est le proprio, il a dû prendre un nouveau boulot car la boutique ne tourne pas très bien. Du coup, il me fait visiter les autres commerces qu’il a sur la rue; instruments de musique et surtout un café internet / strip-tease (génial!). Dans ce dernier le videur est un sosie opulent de Dick Rivers, cuir noir et coiffure banane. Il est secondé par un nain dans le même accoutrement ! Je quitte le sysadmin, non sans lui avoir payé son DVD du film de Bigard et Dubosc et retrouve un autre collègue dans la rue. La nuit tombe. Nous parlons, échangeons quelques velléités; nos vies nous échappent pour les profits de quelques Arpagons. Une colère monte. Nous marchons dans la nuit. Derrière nous, un grondement puis des voix se font entendre. Le brouhaha s’amplifie. Malgré nos craintes, la rage nous enivre. Nous sommes rejoint par une foule très remontée qui grossit à chaque angle de rue. Eux aussi veulent vivre et sont prêts à en découdre avec le pouvoir qui les asservis pour la machine économique et ses mensonges. Nous étions devant, nous sommes maintenant au milieu. La marche de la révolte s’accélère. Le rythme de nos pas est régulier et rapide, soutenu progressivement par des tympans, des contrebasses, des cuivres. L’orchestre est la foule. Les cuivres explosent soudain en un thème puissant qui nous exhorte. La Révolution est en marche. Cette musique que nous jouions ensemble est, depuis mon réveil, notée sur mon carnet.
date : 29 janvier 2010
Randolf Carter